Une "définition positive de la laicité"
"(...)La laicité est aujourd'hui en France une valeur unanimement partagée. Elle est pour tous nos concitoyens une forme de la liberté, qui garantit à chacun le choix de ses croyances; elle s'identifie à la tolérance envers toute religion, et c'est ainsi qu'elle nous permet d'accueillir aujourd'hui l'islam, nouvellement introduit dans notre société; surtout elle préserve, à l'écart de la sphère privée, la sphère publique, un espace où s'épanouit la raison naturelle, que tous les hommes ont en commun, sans interférence de la foi ni des dogmes, sans qu'aucune religion puisse prétendre y imposer le primat de la Révélation qui lui est propre sur les valeurs de la connaissance. La laicité de l'Etat qui, aux termes de la Constitution, "respecte toutes les tendances", ne prémunit pas seulement chaque citoyen contre toute discrimination relative à sa religion; elle fait de la chose publique une chose véritablement commune, où il n'y a place que pour l'argumentation éclairée par les lumières de la raison: elle contribue ainsi à la formation du citoyen et à l'exercice de la démocratie. C'est la définition positive de la laicité."
(Extrait d'une allocution de Jean-Pierre Chevènement in "La Documentation catholique, n° 2173, 4 Janvier 1998), cité par René Nouailhat, "Enseigner le fait religieux, un défi pour la laicité", Nathan, Franche-Comté, 2003, p.77